Une nouvelle tête. [PV Etoile des Rêves]

« -Dans la vie, il faut savoir quelques fois surmonter ses peurs, ses craintes. Il faut savoir garder espoir quoi qu'il arrive, car même si cet espoir est impossible, il aura au moins le mérite de redonner confiance en soi. On ne vit que d'espérance et au cas contraire, c'est le suicide total. Mais toi, Etoile de Cobalt, pour quoi vivais- tu au juste ? Pour ton Clan ? Pour ta liberté ? Pour tes rêves ? Ou bien pour tous ces quelques misérables souvenirs qui te restaient de ta famille ; de ta mère, de ton père, de ton compagnon, de tes enfants... ? Toi, petite chose au pelage argenté, aux prunelles d'un bleu cobalt et d‘un blanc pâle, tu craignais tellement de choses de la vie. Et pourtant tu parvenais à subsister sans espoirs. Mais comment ? Peut - être au fond de toi avais- tu un souhait, une demande, une suggestion ? Une espérance ... Juste un, un seul et unique espoir qui, au plus profond de toi te hantait. Un espoir peut - être impossible au fond, mais qu'est - ce que cela t'importait au final ? Rien, rien du tout. Tu continuais d'y croire au plus profond de toi - même, de ton cœur, de ton être. Et tout cela en cachette. Malgré les insultes des uns et les moqueries des autres, malgré leur pitié fade et leur bonté feinte. En silence et sans le savoir tu te battais. Tu te battais contre cette vie médiocre et injuste que le Clan de l’Olympe t'avait offerte. Tu n'as rien de bien différent comparé aux autres. Toi au moins tu es naturelle, tu restes toi - même quoi qu'il arrive. Malgré tout tu continues de te cacher. Très mauvaise chose. Car oui tu ne devrais pas prendre une telle peur à chaque sollicitation. Si tu te montrais davantage, peut - être que les gens aimeraient te rencontrer, venir vers toi, apprendre à te connaître un peu mieux et sans soucis... Mais non. Toi, il fallait que tu refuses toutes approches. Quelles soient bonnes ou malsaines. Cela ne t'importait peu. C'était non, et tu voulais encore et encore que ça le reste éternellement. Tel le refrain d'une vie bien banale et monotone. Mais montre- toi ! Affirme- toi ! N'aie crainte et avance, marche, court... Droit devant toi, toujours droit devant toi. Parce - que même si des obstacles te bloquent le passage, tu pourras toujours les contourner, et au moins tu ne risqueras pas de te perdre dans les profondeurs des abysses. Alors ouvre les yeux et observe le monde incroyable et si vaste qui t'entoure. Ne tombe plus dans la dépression comme tu le fessais encore il y a peu. Ne sombre plus dans les ténèbres oppressants, mais vole vers la lumière. Sens la vie coulée en toi et inspire la beauté et la joie de vivre. Fais connaissance, rencontre des chats, ne pense plus qu’au présent et à l’avenir. Nous ne te demandons pas d’oublier, cela ne serrait être. Mais vis au moins, vis pour nous…

- Ais courage Maman, tu peux surmonter cette épreuve, tu en as la force nous le savons pertinemment. Refais ta vie sans nous. Nous garderons toujours un œil sur toi…

-Ecaille d Vipère ! Nuage d’Espoir ! Nuage d’Athéna ! Nuage de Chenille ! Nuage de Plume ! Où êtes-vous ?! Ne m’abandonnez pas encore une fois, je vous en supplie… »

~♪♪♪~

Me réveillant en sursaut, je tachais de reprendre mes esprits. Encore une fois le souvenir de leurs voix m’était apparu en rêve. Mais, par rapport aux autres fois, ce n’était pas un rappel, une vision du passé. Non, ce n’était pas un événement sorti de ma mémoire. Mais alors, m’auraient-ils parlé durant mon sommeil, à la demande de mon Dieu adoré qui aurait eu pitié ? Il me faudrait demander au guérisseur la prochaine fois que je le rencontrerai. Mais cela m’étonnerai fortement.

Essayant de faire le moins de bruit possible, je sortais de ma tanière pour prendre un peu l’air. Le soleil se levait à peine, le camp était désert. Je décidais de me dégourdir un peu les pattes, pour échapper aux brides de souvenir de mon cauchemar. J’aurais pu demander de l’aide à mon guérisseur ou à mon lieutenant, mais à cette heure ils devaient dormir à point fermé. Et de toute façon je ne voulais en aucun cas qu’ils pensent un instant que je pourrais être inapte à continuer mon rôle de chef pour le clan. Je ne voulais pas rejoindre le cercle honorable des anciens, cela signerait ma mort certaine. Il me fallait agir, ne pas rester sans rien faire.

Afin de me changeais les idées, je courais dans une direction aléatoire, le plus vite possible car cela vidait à chaque fois mon esprit et je ne pensais plus aux blessures de mon cœur. J’essayais de mettre en pratique les recommandations du guérisseur, mais cela s’était avéré plus difficile que je ne l’avais imaginé. Non, je me leurrais. C’était exactement comme je l’avais imaginé, mais dans sa bouche cela semblait tellement plus facile…Oublier, passer à autre chose. Tourner la page. Quelle sottise.

Mes pattes me menèrent jusqu’aux falaises surplombant un grand ravin. Là, je vis une excroissance rocheuse, qui surplombait le ravin. Je ne sais pourquoi, mais je me dirigeais vers celle-ci. Je m’installais au bord, regardant en bas. Heureusement, je n’avais pas le vertige et la brise n’était pas suffisamment forte pour me faire passer au-dessus du rebord. Le fond était si loin…si je sautais, je ne me relèverais pas. Je pourrais mettre fin à ma minable existence ? Je me giflais mentalement. Pas question de faire une chose si lâche ! De plus, le clan avait besoin de moi et je devais vivre pour mes disparus.

« -Par une journée sombre
Ton cœur a basculé dans l’ombre.
Enfants et mari
Tous sont partis.
Seule tu t’es retrouvée
Sans personne pour te consoler.
Blaireaux et renard font ton malheur
Voilà pourquoi tu les portes en horreur.
Ta vie cependant n’est pas finie,
Et tu dois souffrir à l’infini.
Un jour peut-être
Tu perdras ton être
Et tu rejoindras
Dans la plus grande joie
Tes ancêtres dans les cieux
Etoile parmi les dieux.
Le cœur gros tu as
Mais tu te battras.
Car un Clan tu as trouvé
Pour combler ce cœur troué.
Pour eux et pour toi,
A jamais tu te battras… »

Ce fut le chant d'un oiseau qui me réveilla. Avec un grognement, j'ouvris les yeux, me promettant que cet oiseau passerais un sale quart d'heure. Pour une fois que je dormais bien, il à fallut que cet impertinent me réveille. Les yeux fermé, je fit craquer mon dos en gémissant. Mieux réveillée, je consentis enfin à sortir de ma tanière, en cette journée d'hiver.

Le froid mordant de l'hiver me sauta au visage à peine fis-je un pas dehors. Heureusement, les flocons blancs n'avaient pas encore décidé de tomber. Une chance pour nous, cela nous accordait donc plus de temps pour chasser. Apollon et le clan de l'Olympe veillaient sur nous, je le savait. J ’expira un bon coup en fit un pas dehors. Le clan dormait encore, seulement quelques guerrier de la patrouille de l'aube s'activaient. Avec un sourire maternel je leur dit bonjour.

Sans savoir pourquoi, je me dirigea d'instinct vers les falaises. C'était un bon endroit pour se refixer les idées, où réfléchir calmement, d'ailleurs c'était toujours là-bas que j'allais quand j'étais agitée. Le bruissement des feuilles et le cris de l'océan m'apaisait. Ce fut donc là-bas qu mes pas me menèrent. Pas un seul bruit dans la forêt, pas même un bruissement de feuille, où un murmure apaisant du vent. Seulement un silence morbide, presque pesant.

Enfin j'arrive sur les falaises. Le soleil commençait à monter dans le ciel. Pendant un instant je crus discerner le visage d'Apollon dans ce soleil, après tout Apollon était celui qui faisait monter le soleil en le tirant grâce à son chariot d'or tiré par des cheveux, n'est ce pas? Il me sembla voir une ombre près du bord de la falaise. Un chat gris de profil aux yeux bleu. Je m'approcha de plus près et quand je croisa son œil blanc laiteux, je la reconnus.

Etoile de Cobalt, la chef du clan d'Hadès. Que faisait-elle ici? Je m'assis et enroula ma queue soigneusement autour de mes pattes blanches.

« Bien le bonjours Etoile de Cobalt, tu ne devrais pas te tenir aussi près du bord cela pourrait être dangereux. Je dit cela dans ton intérêt bien évidemment. »

Puis j' ajouta pour être polie.

« Comment te portes tu? Et ton clan? »

Le soleil continuait à monter dans le ciel tandis que le vent soufflait tranquillement. Cet endroit était vraiment charmeur, malgré sa dangerosité. On se sentait en paix avec soi-même. Enfin, moi c’était ce que je ressentais. Et puis, le calme y régnait en maitre absolu. Peu de chats s’aventuraient dans les parages, on pouvait donc être en paix avec soi, retrouvait son être.

Je soupirais de satisfaction. Même dans ma tanière, je ne me sentais pas aussi bien. Surement à cause de la litière vide à mes côtés. Les yeux dans le vague, je fixais un horizon que seules mes prunelles apercevaient. Un avenir triste et morne. Froid et solitaire. Sans mon amant et mes enfants à mon côté. L’avenir était sombre. Mais une parcelle de lumière restait toujours, résistante à la pression ténébreuse. Mon Clan. Ma vie. Pour eux, je devais être forte.

Soudain, l’odeur du Clan adverse emplit mes narines. Celui d’Apollon me semblait-il. Tournant la tête, j’aperçus Etoile des Rêves, la meneuse du ce Clan. La chatte était d’un blanc pur. Magnifique. Les rayons du pâle soleil frappaient sa fourrure, lui donnant l’impression de resplendir. A côté d’elle, je devais avoir l’air terne et misérable. Je redressais automatiquement le poitrail suite à cette pensée. Je ne voulais pas me montrer hostile, c’était juste un réflex.

« Bien le bonjours Etoile de Cobalt, tu ne devrais pas te tenir aussi près du bord cela pourrait être dangereux. Je dit cela dans ton intérêt bien évidemment. Comment te portes tu? Et ton clan? »

La remarque de la meneuse me fit sourire. Elle s’inquiétait pour moi, c’était tout à son honneur. J’éprouvais du respect pour cette chatte, et ses paroles renforçaient cette idée. Je décidais de lui répondre, non sans donner aucune précision supplémentaire. Je n’allais pas non plus me mettre à divulguer la vie du Clan d’Hadès. D’une voix mélodieuse, agréable mais ferme, je lui répondis.

« -Salutation Etoile des Rêves. Ne t’inquiètes pas, je fais attention. Je me porte très bien, de même que mon clan. Je te remercie de t’en inquiéter. Et pour toi, comment se passe la vie ? Pas trop difficile pour le Clan d’Apollon en ces temps où la Saison des Neiges approche ? »

Pour ne pas que la meneuse est besoin d’approchée plus du bord, je me dirigeais vers elle. A quelques longueurs de queues, je m’assis face à elle, plongeant mon regard dans le sien. Sans ciller, j’entourais ma queue entre mes pattes.

«-C'est un bel endroit n'est-ce pas ? On est tranquille ici.»

La chef du clan d'Hadès sourit à ma remarque. Je lui souris en retour. Au moins elle n'était pas hostile. J' observa le soleil couchant qui commençait à disparaître à l'horizon. L'horizon, vous savez cette-ligne au loin, qui semble flotter sur la mer? C'est de cela que je parle. Il me sembla apercevoir au loin une mouette traçant des cercles au dessus de l'eau, de plus en plus étroit et de plus en plus proche de la surface de l'eau. Soudain, elle piqua à l'intérieur de l'eau et ressortit un poisson dans le bec. Je fus bouche-bée devant ce spectacle.

« -Salutation Etoile des Rêves. Ne t’inquiètes pas, je fais attention. Je me porte très bien, de même que mon clan. Je te remercie de t’en inquiéter. Et pour toi, comment se passe la vie ? Pas trop difficile pour le Clan d’Apollon en ces temps où la Saison des Neiges approche ? »

Sa phrase terminée, elle vint se placer en face de moi, enroula la queue autour de ses pattes et plongea son regard dans le miens. Enfin le seul oeil qui lui restait. Je tint son regard sans baisser le miens, tandis qu'elle continuait.

«-C'est un bel endroit n'est-ce pas ? On est tranquille ici.»

J' observas le paysage vu d'en haut. Pas une seule plante ne poussait ici à pars une imposant chêne, magnifique pour être honnête. En effet, la chef n'avais pas tord, on était bien ici. C'était un bel endroit pour faire le point, et c'est pour cela que je l'aimais. C'est aussi pour cela que je lui répondit calmement.

« Oui, en effet, c'est un endroit magnifique.»

« Oui, en effet, c'est un endroit magnifique.»

Etoile des Rêves avait répondu calmement, le regard voguant de pierre en pierre, d’herbe en herbe. Je regardais moi aussi le paysage. Calme et plat, une légère brise fessait onduler les plantes et nos pelages. On aurait presque dit un lieu magique. Mais bon, c’était aussi un peu…trop calme justement. Je n’avais rien contre la tranquillité, c’était toujours bon. Mais à trop forte dose, comme maintenant, c’était simplement ennuyeux. Voilà c’est ça, je commençais à m’ennuyer. Même en conversant avec la Chef du Clan d’Apollon, mon esprit errait comme une âme en peine. Ce que je n’étais pas loin d’être en somme.

Je cherchais de quoi parler avec la meneuse, mais tous les sujets qui me venaient à l’esprit parler de terres, de chasses et de clans. Pas vraiment l’idéal dans la mesure où je ne voulais pas parler de mon propre Clan et surtout, je ne voulais pas de conflit. Pas de combat. A cette pensée, un petit sourire espiègle commença à flotter sur mes lèvres. Nous n’étions pas vielles toutes les deux. J’espérais donc que Etoile des Rêves ne se fâcherait pas.

Mais l’ennuie n’était pas bon, pour personne. Quand on s’ennuyait, on repensait aux choses qui blessent, qui font mal. Et moi, je ne voulais pas revivre une fois encore toute cette vie misérable que j’avais vécue. Je devais tourner la page, passais à autre chose même si c’était difficile. Je ne connaissais rien pour ainsi dire, de la meneuse en face de moi. Je me surpris même à vouloir en savoir un peu plus. Mais pour l’heure, mon esprit n’était plus focalisé sur la parlote. Il était temps de bouger un peu.

Sans prévenir, sans attendre, je sautais sur Etoile des Rêves. Crocs et griffes rentraient bien entendu. Le but n’était pas de faire mal. Ne si attendant pas, la chatte ne put m’esquivait, alors qu’elle aurait très bien pu le faire si elle s’était doutée de quelque chose. Les chats d’Apollon étaient réputés pour leur intelligence et leur vivacité. Bref, je nous fîmes roulés à terre. Après quelques secondes, nous nous remîmes rapidement debout. Une nouvelle fois face à face. Nos pelages étaient plein de poussière à présent. Je me secouais vivement pour en chasser une grande partie. J’adressais ensuite un sourire d’excuse à la meneuse.

« -Désolée, mais je m’ennuyais. »

Je ne donnerais pas d’autre explication, parce que de toute façon il n’y en avait pas.

Spoiler:

Nous restâmes en silence pendant plusieurs minutes, à mon plus grand regret. Je n'aimais pas le silence, il ... me rendait mal à l'aise, oui c'est ça il me rendait mal à l'aise. Ici, il n'y avait aucun bruit, pas même le chant des oiseaux où le glouglou d'un ruisseau. Mais, si je me concentrais bien, il me semblait entendre le son des vagues se brisant contre la parois de la falaise.

Un petit oiseaux coloré passa devant nous et disparut. Je sursauta, ce n'était pas la première fois que je voyais cet oiseau! Mais où l'avais-je vu... Ah une patrouille il y a quelques lunes? Non non ce n'était pas cela. Lors d'un entraînement d'apprentie? Non plus. Ah oui! Je me rappelle! C'était il y a vingt lunes, la veille de mon baptême d'apprentie, bien sûr je n'en savait rien. Les souvenir revinrent tout seul...

****

Une petite chatonne était allongée toute seule dans son coin de la pouponnière. Elle devait être la seule chatonne de a pouponnière tout court. Hormis elle et sa mère, il n'y avait aucun autre chat dans cet endroit chaud et réconfortant, la petite chatte devait donc se trouver des occupations toute seule. Elle se leva et alla dire quelques mots à sa mère. Quand celle-ci hocha la tête, la chatonne sortis de la pouponnière.

Elle se retrouva dans le camps, où tout les guerriers s' affairaient. Les apprentis s'occupaient des anciens, et les anciens, eux, restaient allongé à discuter entre eux. Je me dirigea aussitôt vers eux. N'ayant pas d'autres amis chatons, j'allais les voir dès que possible, voulant écouter leurs histoires invraisemblables. Dès qu'elle fut assée proche,le chatonne poussa un petit miaulement aigu. Ils se retournèrent et se détendirent en la reconnaissant et lui firent signe de s'allonger, puis ils commencèrent leur récit. Mais, quand Tigre Avachis ouvris la bouche pour commencer son histoire, un battement d'aile suivit d'un sifflement leur fit tourner la tête. C'était un oiseau magnifique, aux couleurs de l'arc-en-ciel. Il s'approcha d'eux en sautillant. Aussi quand un apprenti s'approcha pour le tuer, Tigre Avachis s'interposa.

« Stop Nuage Incandescent! Tu ne tueras pas cet oiseau, il est très rare! »

Quand l'apprenti disparus, penaud, Tigre Avachis revint vers moi et l'oiseau, qui s'était posé sur le museaux de la petite chatonne. Tigre Avachis continua.

« Ici, nous appelons cet oiseau, "Voleur de Rêve", car il nous donne l'impression de rêver quand il chante.»

****

Oui voilà! C'était ce jour là! je n'eus pas le temps de penser plus qu'Etoile de Cobalt se jeta sur moi, griffes rentrée. Là je ne m'y attendais pas! Ahah, griffes rentrées hein? Elle devait vouloir s'amuser un peu. Après quelques minutes à rouler par terre, nous nous relevâmes, le pelage plein de poussière. Elle m'adressa un sourire d'excuse.

« Désolée, mais je m’ennuyais. »

Hmm elle s'ennuyais hein? Je me secoua, puis m'assis enroulant soigneusement ma queue autour de mes pattes immaculée. Je la regarda fixement, avant de sourire. Je venais d'avoir une idée.

« C'est pas grave. Mais tu aurais peut être dut le faire... comme ça!»

Celle-là elle ne devait pas s'y attendre non plus. Griffes rentrées, nous roulâmes au sol, soulevant des nuages de poussières. Quand je la relâcha, nous nous relevâmes, sourire aux lèvres.

« Et si.. on faisait une pause? »

Puis nous restâmes dans un silence pendant plusieurs longues minutes. Je ne pus résister à dire.

« POUET. »

Je regardais tranquillement la meneuse se secouait elle aussi. Elle s’assit et enroula sa queue autour de ses pattes blanches comme neige. Etoile des Rêves était vraiment une magnifique chatte. La blancheur de son pelage était vraiment éblouissant, difficile de l’imaginer autrement que joyeuse et heureuse. Elle respirait la joie de vivre, c’était revigorant. Le sourire qui se dessina sur ses babines ne fit que renforcer cette impression. Sans savoir réellement pourquoi, cela suffisait à me remonter le moral. Pendant un temps, j’en oubliais mes cauchemars répétitifs.

« C'est pas grave. Mais tu aurais peut être dut le faire... comme ça!»

Là-dessus, la meneuse se jeta sur moi, griffes rentrées. Comme nous l’avions fait il y a peu, nous roulâmes un moment, essayant de prendre chacune le dessus sur l’autre. C’était un jeu de chaton, sans arrière-pensée. Bon, il y avait peut-être aussi le côté de dominance, prouvé que l’on pouvait faire face. Mais rien de bien méchant. Nous avons continué comme ça un moment, jusqu’à ce que nous nous séparions et qu’Etoile des Rêves propose une petite pause.

Nous étions joyeuse, tels que le montraient les sourires sur nos visages. Cela fessait un moment que je n’avais pas été dans une si bonne humeur. Un souvenir revient dans ma mémoire. Je me revoyais, jeune, apprentie guerrière. Les autres apprentis n’osaient pas jouer avec moi, à cause de mon handicap. Je restais souvent seule lorsque mon mentor me laissait quartier libre. Jusqu’à ce qu’il arrive. Il a été mon sauveur, mon soleil. Ecaille de Vipère…

« POUET. »

Je regardais avec des yeux ronds Etoile des Rêves. Mon oreille aurait-elle mal capté ou la meneuse venait-elle bien de faire un bruit ? Surement à cause du silence qui s’était installé le temps que j’étais plongée dans mes souvenirs. D’ailleurs, le silence se réinstallait entre nous, tellement j’étais sous le choc. Puis doucement, mon rire résonna dans l’air. Un vrai rire, pas ce faux qui était devenu mien depuis un moment. Un rire cristallin, joyeux.

« -Tu sais détendre l’atmosphère Etoile des Rêves ! »

Spoiler:

La chef des Hadès me regarda la yeux ronds comme des billes, et je sus que mon intervention avait portée ses fruits. D'ailleurs d'où venait cette expression? Porter ses fruits, vous avez déjà vu une intervention en train de porter des bananes et des cocotiers? Nan? Bah voilà, cette expression n'est pas logique. Un rire cristallin sortis de la bouche d'Etoile de Cobalt, et je fus fière de moi. ENFIN j'avais réussi à la faire rire. Son rire joyeux résonnait parmi les falaises et nous revenait plus fort encore.

« -Tu sais détendre l’atmosphère Etoile des Rêves ! »

Je la regarda se tordre de rire, puis tomba au sol à mon tour, me tortillant comme un asticot qui tentait de se relever. Enfin j'arriva à me relever maintes et maintes tentatives plus tard, puis regarda Etoile de Cobalt avec un air horrifié. Je m'approcha lentement, prudemment, avant de lui dire.

« Attention Etoile du Cobalt... UNE ARAIGNEE AAAAAAAAAAAAAAAH!! »

En effet une petite chose tout velue nous observais avec un air intrigué. Je feula et hérissa la fourrure. Quoi?! Chacun sa phobie, moi c'est la araignée! è_é Quand la bestiole s'approcha de moi avec les huit pattes, j' hurla et alla me cacher derrière la chef du clan d'Hadès.

|Voilà ;3 Sorry c'court x)|

|Désolée du Dp, j'ai fini |

[HS- Désolée de l'attente, mais voici ma réponse !-SH ]

Etoile des Rêves et moi-même étions morts de rire. Cela ne m’arrivait pas souvent, je devais bien l’avouer. C’était agréable un petit moment de détente comme ça. Je découvrais une nouvelle facette de la meneuse blanche comme neige. En fait, elle était intéressante et drôle, tout pour plaire. Soudain, elle commença à se rapprocher de moi. Doucement, mais surement. Mes vieux instincts prirent le dessus. Mon pelage se gonfla lentement. Que voulez-vous ? Je suis une guerrière sous mes airs de minette. Tout d’un coup, Etoile des Rêves se misent à parler. D’abord doucement, puis plus fortement.

« Attention Etoile du Cobalt... UNE ARAIGNEE AAAAAAAAAAAAAAAH!! »

Son cri me fit sursauter. Mes griffes se plantèrent dans le sol et mon poils se dressa sur mon échine, complétement cette fois. En même temps que la meneuse d’Apollon, je lâchais un feulement. Je cherchais de l’œil la bête si terrible qui avait fait peur à ma confrère. Puis je l’aperçus. Ses huit pattes poilues, velues, noires. Ses yeux globuleux nous fixaient de toutes évidences. Je tournais mon regard vers Etoile des Rêves. Elle s’était cachée derrière moi. Elle était sérieuse alors ? Je décidais de jouer un peu.

« -Pas d’inquiétude Etoile des Rêve ! Je vais nous débarrasser de ce monstre sans plus attendre. »

Je sautais pour atterrir juste à côté de la bête féroce. D’un coup de patte bien placé, je l’envoyais valdinguer plus loin. Avec un sourire, je m’adressais une nouvelle fois à la chatte blanche, toute contente.

« -Et voilà Nuage d’Espoir ! Maman a chassé la vilaine bestiole ! »

Je cessais aussitôt tout mouvement. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Pourquoi avais-je dis une telle chose ? Cela m’avait échappé alors que je repensais à mon jeune enfant qui avait lui aussi peur des araignées. Dès qu’il en voyait une, c’était la catastrophe assurée. Je devais donc toujours lui venir en aide. Déjà, des larmes salées emplissaient mes yeux. Je détournais vivement la tête, pour ne pas que la meneuse adverse voit mon état. Après avoir repris constance et avoir chasser les larmes, je me tournais de nouveau vers elle.

« -Désolée, un moment d’égarement. »

J'avais honte de moi, de mon comportement, de ma faiblesse. Pourquoi avait-il fallu que des souvenirs douloureux reviennent en surface à ce moment là ? Devant l'une de mes potentielles rivales qui plus est. Un rire nerveux et pas du tout joyeux m'échappa. Pour tenter de redresser la barre, j'interrogeais mon interlocutrice.

« -Alors...euh...comme ça, tu as peur des araignées ? »

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