Un intrus...[PV Etoile des Nuages]

Le soleil se levait timidement dans le ciel et la nature s’éveillait doucement sous les pâles rayons. De petits nuages s’amoncelaient dans l’éther, au-dessus de nos têtes. Comme les habitants de la forêt je m’éveillais dans la torpeur de la matinée. M’étirant doucement afin de vivifier mes muscles endoloris, j’entrepris un petit brin de toilette avant de sortir, pour être présentable. Du coin de l’œil j’observais la litière vide aux côtés de la mienne et eus un pincement au cœur. Elle aurait dû contenir un chat encore endormit, mais la réalité était toute autre. Laissant là la couchette pleine de vent, je sortais sur le pas de ma tanière qui surplombait le camp. Situé dans les marécages de la forêt, le camp du Clan d’Hadès se trouvait fortifié par une barrière de marécages. Il y soufflait un vent froid en permanence durant l’hiver, rendant l'environnement difficile à vivre lorsque que le soleil ne pointait pas un peu son nez. Ma tanière se situait sur une excroissance rocheuse qui surplombait la place en bas. D’ici j’avais une vue imprenable sur le camp et je pouvais y faire toutes mes annonces sans à avoir à élever de trop la voix. Grâce à un petit chemin de pierre, je descendis de mon perchoir pour arriver devant la pile de gibier. Elle recommençait à se garnir convenablement, signe avant-coureur que la saison des feuilles nouvelles approchait à grand pas maintenant. Bientôt elle sonnerait à nos portes. Mais pour l’heure le froid demeurait maître de la situation, comme le rappelaient les nuages sombres des cieux. Une bourrasque fraîche ébouriffa ma fourrure et je frissonnais sous cape. Prenant un petit campagnol je me dirigeais vers un petit coin proche de la pouponnière. Il ne se passait pas un jour sans que j’aille prendre mes repas là-bas. Premièrement parce que le site me permettait d’avoir à l’œil l’entrée du camp, et deuxièmement car je pourrais protéger les petits si jamais nous essuyons une attaque.

Une fois mon repas terminé, je fis de nouveau un brin de toilette. Les oreilles à l’affut, j’entendais les petits qui éveillés tranquillement, dans leur abri de ronces, de branches et de feuilles. Un petit sourire sur les babines, je me levais et laissais mes pattes prendre la direction de la sortie. Une petite balade matinale ne me ferait pas de mal. Sur un signe de tête je saluais le garde en fraction pour une partie de la matinée. A mon retour il aurait repris son rôle de guerrier et un autre aurait pris sa place. Une fois le tunnel de ronces franchit, mes coussinets entrèrent en contact avec le sol meuble qui caractérisé la présence proches des marécages. Ne sachant pas encore où je me dirigeais sur ce territoire, je choisis d’explorer la gauche du secteur. Mes pattes accélérèrent le mouvement, si bien que je me retrouvais bientôt à courir. Une joie enfantine me pris, débarrassant mon cœur de sa tristesse habituelle. Me fiant à mon instinct et au Clan de l’Olympe, je m’orientais à l’aveuglette. Rapidement le bruit d’une souris attira mon attention. Je me trouvais dans la forêt, sombre.

C’était un endroit merveilleusement beau. Les tâches sur le sol, du aux rayons qui filtraient à travers les branchages, étaient de formes et de tailles variées. Des plantes de toutes sortes poussaient en grand nombre en ce lieu, si bien que je notais mentalement d’en faire part au guérisseur une fois revenu au camp. Elles commençaient à repousser, du moins quelques-unes. Je m’étais stoppée nette dans ma course lorsque j’étais parvenue devant ce spectacle de la nature. Je repris donc ma route dans cette direction, mais cette fois-ci en avançant normalement, sans me pressée. L’herbe basse et fraiche me chatouillait les pattes. Enfin, je me sentais apaisée en ce lieu si bien que je m’allongeais au milieu d’une rare clairière. Doucement mais surement, une mélodie se forma dans mon esprit calmé. Tous les soucis de la vie de chef, et même de la vie sentimentale, se rangeait en ordre dans ma tête afin de me laissais bercer par ce chant mélodieux de l’eau qui coulait, dû à la petite pluie qui perçait à travers les feuillages. La symphonie s’échappa tranquillement de mes lèvres tandis que bientôt j’ouvrais la gueule pour y ajouter des paroles, des mots. La pluie, non, l’eau en général m’avait toujours inspirait.

« -En ce lieu coule le sang du ciel,
Aux côtés des racines de la terre.
Ce paradis aussi doux que le miel
Et de loin préférable aux enfers
De mon être solitaire et triste.
Portant à cette vue bénéfique,
Mon œil de couleur blanchit
Et le bleu océan te trouve salvifique.
Toi que rien sur le chemin n’arrête
Et ce même pas la terrible tempête,
Comme un baume apaisant tu agis
Et mon esprit tourmenté tu assagis.
La tristesse pâle de ma vie s’envole
Lorsque je te regarde et miaules
Le chagrin qui me tient dans ses griffes
Moi, et mon tout petit être si chétif.
Tu éclaircis mes journées printanières
Sans en faire trente-six manières.
Grâce à toi végétaux et animaux vivent
Bien qu’il soit difficile de survivre.
Coule loin de nous et des tracas,
Peut-être nous te retrouverons là-bas.
Ancêtres aidez-moi, je deviens accro
A ma belle et sensible amie l’Eau. »